BILAN

Quel voyage ! D’un bout à l’autre du département, que de kilomètres au compteur… Deux mois et demi d’aventures, de découvertes, de rencontres qui se sont poursuivies au-delà puisque, depuis la fin d’Odyssées, le 30 mars, plusieurs équipes de création ont déjà pris la route pour une tournée.

Un programme éclectique qui a su rencontrer un vaste public
La manifestation a poursuivi ses buts avec succès, à commencer par la présentation de 6 créations originales qui illustre la pluralité des écritures et des esthétiques du théâtre pour l’enfance et la jeunesse (théâtre de texte, théâtre de marionnettes, théâtre dansé, théâtre musical…).
Espace livres
Aborder des sujets graves, s’amuser avec des formes ludiques, s’évader… les approches ont été d’une grande diversité. Et les ressources du sensible et du poétique ont été exploitées d’une belle manière, que ce soit Bouh !, petit bijou d’inventivité dont on sort nous aussi, différents ; My Brazza, ou la rage de danser chevillée au corps ; Entre chou et loup, une échappée musicale pleine de facéties ; Le Rêve d’Anna, un rêve théâtralisé qui ouvre grandes les portes de l’imaginaire ; Joséphine (les enfants punis), une bouffée d’oxygène qui peut aider les plus petits à grandir et les adultes à renouer avec leur part d’enfance ; Moby Dick, épopée maritime au long cours. Le public, au rendez-vous, a d’ailleurs apprécié cette richesse et le niveau d’exigence des propositions.
On a entendu parlé d’Odyssées sur les ondes et on a pu lire des comptes-rendus de journalistes qui donnaient effectivement envie de juger sur pièces. Peu ont été déçus du voyage ! Ces retombées dans les médias, renforcées par une belle présence sur Internet et les réseaux sociaux, ont été très profitables. Si le spectacle vivant est constitué de chair et de sang, il n’en est pas moins connecté. Ça nos jeunes, ils l’apprécient. Moi aussi, d’ailleurs, sacrée blogueuse que je suis !
Equipe presse - Théâtre de Sartrouville

Au cœur de l’échange
Mais blague à part… De toutes ces émotions, il m’en reste beaucoup associées aux spectacles, bien sûr, et pas mal aussi liées à des rencontres lors de débats, d’ateliers, notamment pédagogiques, de résidences. Avec l’heureuse sensation d’avoir été au cœur de l’échange. Quoi de plus fort, en effet, que d’entendre des « Oh ! » et des « Ah ! » sortir spontanément de la bouche des plus petits ? Si ! Peut-être de sentir quand ça palpite, quand ça remue à l’intérieur. Quelle joie de voir ces jeunes qui oublient de rallumer leur portable tant ils ont à dire sur le spectacle qu’ils viennent de partager ! Sans parler de la complicité qui se renforce à l’issue de telles expériences et qui laisse espérer un « mieux vivre ensemble ».
Créative, généreuse, conviviale, Odyssées en Yvelines ne prend son sens qu’à travers le partage. Les multiples actions culturelles y ont largement contribué. Des liens concrets se sont tissés entre artistes et publics, toutes générations confondues. Nos reportages n’ont pu restituer qu’une infime partie de ce travail de fourmi accompli par les équipes de création et les différents lieux, en collaboration avec les nombreux partenaires qui ont, tous, joué le jeu. En effet, cet aménagement culturel du territoire départemental n’est possible que grâce à un solide maillage sur le territoire.
Entre chou et loup-Rencontre bib. Andrésy-DR S. Meneghello

Des Yvelines au territoire national
Et ce réseau s’agrandit car des programmateurs ayant assisté aux rencontres professionnelles ont invité certaines compagnies dans leur lieu. Des Yvelines au territoire national : le pari a été tenu ! Près de 300 dates qui permettent à Odyssées de rayonner.
D’abord, au Théâtre de Sartrouville, avec Joséphine (les enfants punis) présenté en mai 2014 et Bouh ! et Entre chou et loup programmés la saison prochaine.
Joséphine (Les Enfants punis) est aussi programmé à l’Agence départementale Dordogne-Périgord, aux Quinconces à L’Espal – Scène conventionnée du Mans, à l’Agora de Billère et au Festival Méli’môme de Reims.
Bouh ! est à l’affiche du Quai d’Angers et du Théâtre de Cachan.
Le Rêve d’Anna a déjà été repris au Théâtre Am Stram Gram à Genève, au Théâtre Gérard-Philipe CDN de Saint-Denis et au Théâtre Jean-Arp de Clamart ; il sera ensuite programmé, notamment au TJP-CDN d’Alsace à Strasbourg, au CDR de Tours, au Théâtre de Villefranche, au Théâtre du Nord à Lille,  au Théâtre Gérard-Philipe de Frouard, au Théâtre de Bourg-en-Bresse et au Théâtre d’Arles.
Entre chou et loup (Concert détonnant) passera par le Théâtre des 7 Collines de Tulle, L’Hippodrome de Douai, Le Quai d’Angers, Pessac en scènes, le Théâtre de la Ville de Paris, la Maison de la culture de Bourges, La Comète à Châlons-en-Champagne, l’Espace Malraux de Chambéry et le CDN de Sartrouville…
Moby Dick a été joué à La Comédie de Saint-Etienne, au Théâtre de Villefranche-sur-Saône, au Théâtre de Roanne, à la Comédie de Caen-CDN, au Théâtre national de Nice-CDN. Il sera repris en septembre 2014 au Théâtre Am Stram Gram de Genève, puis au CDN de Haute-Normandie, au Quai des Rêves-Centre culturel de Lamballe, au Carré de Sainte-Maxime, aux Scènes du Jura-Scène nationale de Lons-le-Saunier, au Dôme Théâtre à Albertville, à la Scène nationale de Bayonne Sud-Aquitain et au Centre culturel André Malraux d’Hazebrouck.
Enfin, My Brazza poursuit sa route dans les collèges de Normandie, ainsi qu’à Valence, Douai, Martigues, Décines et Châlons-en-Champagne, Châlons-sur-Saône, Foix, Charleville-Mézières et dans les côtes d’Armor.
Voilà un beau programme de réjouissance en perspective ! Au fait, moi, je les suivrai bien sur les routes de France et d’ailleurs…
Mais déjà, la prochaine biennale est en préparation. Et tenez-vous bien : c’est la dixième édition avec 7 créations d’ores et déjà en chantier.
Janvier 2016 : j’ai le temps quand même… Pour un petit tour de France !

LES CIRCUITS PROFESSIONNELS

LES CIRCUITS PROFESSIONNELS :
2 JOURS POUR DECOUVRIR LES 6 CREATIONS

Depuis leur création en janvier, les 6 spectacles de la 9e édition d’Odyssées en Yvelines circulent d’un bout à l’autre du département. L’aventure continue jusqu’au 30 mars sur tout le territoire. En plus du public, près d’une centaine de professionnels ont pu découvrir la programmation et assister à des rencontres lors de deux circuits organisés à leur intention dans plusieurs établissements culturels partenaires de la biennale qui accordent une importance capitale au jeune public.

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Voir les 6 créations en 2 jours… Top chrono !
Je ne suis pas seule à sillonner le territoire ! Sauf que mon aventure dure près de trois mois, tandis que les professionnels invités à ces circuits, eux, ont deux jours top chrono pour assister à l’ensemble des spectacles.
C’est Place de l’Étoile, dans un grand bus affrété pour l’occasion que l’aventure commence ! Près de 120 programmateurs, responsables d’actions culturelles et journalistes de toute la France ont donc pris place les 6 et 7 février derniers en direction des Yvelines. Une destination très prisée en ces temps d’Odyssées ! Pas de temps à perdre, surtout que pour commencer ce beau programme, l’ONDA (Office nationale de diffusion artistique) propose une rencontre nationale avec deux tables rondes animées par Sylvain Maurice, directeur du CDN de Sartrouville et Dominique Bérody, délégué général jeunesse et décentralisation en Yvelines.
L’équipe du Prisme d’Élancourt a donné le ton : ce théâtre qui programme une sélection diversifiée de 40 spectacles pour la famille est également pôle de ressources pour les jeunes, les enseignants, les amateurs, les partenaires. Normal, donc, que ce haut lieu d’échanges et de réflexion souhaitant partager des expériences artistiques accueille ces rencontres nationales.
En ouverture, Sylvain Maurice rappelle d’abord qu’il a découvert la marionnette comme praticien grâce à la biennale. D’où son attachement à cette manifestation qu’il souhaite « faire bouger ». Si le théâtre y reste central, Odyssées s’ouvre à d’autres disciplines et propose des créations originales où l’art dramatique s’acoquine avec la danse, la musique, les arts plastiques.

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Les thèmes des tables rondes :
- La place de la création jeune public dans un parcours d’artiste ;
- Les publics, les propos et l’adresse. 
Avec l’augmentation du nombre de projets destinés au jeune public, il est en effet intéressant de se pencher sur les motivations des artistes qui s’y consacrent et sur leurs démarches. Pour témoigner de ces évolutions, tous les champs de la création ont été abordés grâce à la présence de :
Sandrine Anglade (directrice de compagnie, metteure en scène de théâtre
et d’opéra, artiste associée à la Scène nationale de Besançon)
Noémi Boutin (violoncelliste, membre du duo Myssil, créatrice, avec Sylvaine Hélary,
de Entre chou et loup)
Fabrice Melquiot (auteur de nombreuses pièces pour la jeunesse publiées
à l’École des Loisirs et chez L’Arche éditeur, dont l’adaptation de Moby Dick,
directeur du Théâtre Am Stram Gram de Genève – Centre international de création pour l’enfance et la jeunesse)
Eddy Pallaro (auteur du Rêve d’Anna publiée dans la collection Heyoka jeunesse, coédition Actes Sud-Papiers – CDN de Sartrouville)
Matthieu Roy (directeur artistique de la Cie du Veilleur, artiste associé au TAP –
Scène nationale de Poitiers)
Estelle Savasta (auteure publiée aux éditions Lansman et à l’École des Loisirs,
directrice de la Compagnie Hyppolyte a mal au cœur, metteure en scène)
Cyril Teste (directeur artistique du Collectif MxM, artiste associé au Centquatre à Paris, au TGP – CDN de Saint-Denis et à la Scène nationale de Cavaillon)
Bérangère Vantusso (directrice de la Compagnie trois-six-trente, membre
de l’Ensemble artistique du Théâtre de Sartrouville, metteure en scène du Rêve d’Anna)

Retrouver l’enfance de l’art
La question du destinataire est-elle un prérequis de l’œuvre ? Comment répondre à cette contrainte, si c’en est une ? Plusieurs points de vue ont été défendus comme celui de Fabrice Melquiot, qui a publié, à ce jour, 17 pièces identifiées jeunesse (sur 42 textes) : « J’écris à partir de l’enfant, et non pas pour lui », précise cet auteur qui ne pense donc pas à l’enfant comme destinataire dans son processus d’écriture, même si celui-ci l’obsède. Quant à Noémi Boutin, elle associe l’enfant à sa démarche en instaurant une relation complice permettant de faire découvrir les musiques contemporaines, de démystifier les protocoles : « Je travaille avec et non pour les enfants ». « Dans mon travail, le destinataire ne précède pas non plus le geste », confirme Estelle Savasta. «
Doit-on modifier le propos, le vocabulaire, en même temps que son adresse ou son regard ? » se demande Sylvain Maurice. En tout cas, cela peut autoriser certains metteurs en scène « sérieux » à se dérider : « Je pense à Joël Pommerat dont ses adaptations de contes pour enfants ont rendu son théâtre moins sombre. En ce qui me concerne, la marionnette jeune public m’a ouvert des horizons, m’a donné certaines libertés. Pour moi, ce n’est donc pas une contrainte. »
Dans le cadre d’ateliers menés avec les enfants, Cyril Teste reconnaît avoir trouvé de nouvelles sources d’inspiration et des approches adaptées. Lui qui développe une démarche souvent estampillée « nouvelles technologies » exploite systématiquement les ressources de la vidéo dans ces spectacles. Or, ses outils numériques ont trouvé une autre résonnance sur le plateau grâce à l’utilisation que les enfants en ont au quotidien. Mais il n’a pas pour autant renoncé à un long plan séquence, même pour des enfants de 6 ans, tout à fait en mesure, selon lui, de se laisser aller à la contemplation : « C’est efficace pour contrer le consumérisme qui les menace déjà tout petits », clame-t-il.
Justement, Fabien Jannelle, directeur de l’ONDA, traduit ces propos par une crainte légitime des artistes de considérer les enfants comme une « cible marketing » : « Dans l’acte de création, cela me semble difficile d’ignorer le jeune public avec ses réactions spécifiques, ces incompréhensions face à des mots d’adulte ou des sujets complexes ! Tous ces témoignages témoignent en revanche d’une préoccupation commune majeure : rester sincère pour faire œuvre d’art. » Estelle Savasta reconnaît qu’écrire pour l’enfance « induit des changements inconscients ».

L’enfant, partenaire à part entière
L’enfant est aussi ce fantôme qui erre en chacun de nous. Jean Genet ne disait-il pas « Créer, c’est toujours parler de l’enfance » ? Sans doute Bérangère Vantusso a-t-elle puisé dans sa mémoire de quoi mettre en scène la relation entre une enfant et son père traitée dans Le Rêve d’Anna. Si elle avoue ne pas s’être posée la question de l’adresse et n’avoir rien changé à son processus de création, la metteure en scène, connue pour présenter un théâtre de sensations, précise quand même avoir, pour la première fois, raconté une histoire avec cette pièce d’Eddy Pallaro : « Le plus dur a été de trouver le « bon » sujet pour que l’enfant puisse s’identifier. Jusqu’à mon coup de cœur pour ce texte qui permet la coexistence de deux univers (les animaux pour les enfants et le monde de l’entreprise pour les adultes). C’est un spectacle à plusieurs niveaux où chacun est en mesure de s’y retrouver. Ainsi, cela ne m’empêche pas de prendre l’enfance à rebrousse poil car je fais de la marionnette, mais pas pour le jeune public ! C’est mon manifeste. Je m’autorise aussi à aborder des choses âpres avec eux car l’enfance n’est pas toujours facile à vivre. Les problèmes sociaux évoqués dans le Rêve d’Anna en témoignent ».
Fabrice Melquiot, quant à lui, ne s’autorise pas la gravité : « Certes, on peut aborder tous les sujets avec la même exigence. Si l’on peut se demander quel monde on laisse à nos enfants, la seule règle que je m’impose toutefois : ne pas insulter leur avenir en leur présence. Rester optimiste ! ».
« La ligne de partage entre le rêve et le cauchemar est ténue ! », comme le souligne Dominique Bérody. Et c’est précisément l’imaginaire qui permet de transcender celle-ci, grâce aux ressources du sensible et du poétique. Faisons donc confiance aux enfants pour faire la part des choses.

Exigence, engagement, respect
Créer pour le jeune public, ce n’est pas baisser son niveau d’exigence. Malgré l’innocence de ces spectateurs et le plaisir des formes souvent ludiques, tous ces artistes cherchent à se mettre à la hauteur de l’imaginaire de l’enfant. Quel que soit l’âge du public auquel ils s’adressent, tous font preuve du même engagement avec la recherche de l’œuvre la plus juste et la plus épurée.
Matthieu Roy place d’ailleurs la barre très haut en expliquant qu’il ne faut surtout pas rater ce rendez-vous : « Quelle responsabilité en effet que de toucher, souvent pour la première fois, un public à qui il faut impérativement donner envie de revenir au théâtre ! ».

L’action de l’État
Créations artistiques, résidences, ateliers, écoles du spectateur… ces démarches s’appuient historiquement sur l’éducation artistique. Des projets qui visent à rendre accessibles l’art et la culture en formant les citoyens de demain : « Qu’il s’adresse à nos enfants ou à nos adolescents, le théâtre doit plus que jamais continuer à participer à la formation du jugement critique, à la naissance de la conscience morale et politique, il doit permettre de donner du sens à la vie ». C’est en tout cas ce qu’ont exprimé plusieurs des professionnels présents dans l’assistance, dont une représentante de l’Éducation nationale et des programmateurs soucieux de préserver ces espaces où s’organisent ces rencontres entre les artistes d’aujourd’hui et les spectateurs de demain.
D’ou l’importance du soutien de l’État ! L’engagement du Ministère de la Culture et de la Communication est effectivement essentiel. C’est pourquoi, le lendemain le Théâtre de Sartrouville recevait l’équipe de La Belle Saison, un des volets de la politique artistique et culturelle du spectacle vivant en direction de la jeunesse, un temps fort qui se veut fédérateur et rayonnant. Cette présentation témoigne de la reconnaissance du secteur appelée par la profession et traduit la volonté publique de s’engager de façon pérenne en la matière. Une impulsion nationale qui encouragera, on l’espère, l’implication de nouveaux partenaires.
Avec ces rencontres, voilà en tout cas de quoi combler la curiosité de tous ceux qui sont attachés à placer les artistes et le jeune public au cœur de leurs actions. Parmi eux, beaucoup s’engagent aussi dans la tournée nationale qui succèdera à Odyssées en Yvelines.

C’est le jour J !

CE SOIR, C’EST L’INAUGURATION D’ODYSSÉES EN YVELINES

Le moment tant attendu est enfin arrivé. Le lancement d’Odyssées a lieu ce soir au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN. Cette soirée d’inauguration convie le public à la découverte du Rêve d’Anna, création de Bérangère Vantusso, l’une des quatre collaborateurs artistiques associés au projet du Théâtre. C’est aussi l’occasion pour toutes les équipes et les partenaires de se rassembler afin de fêter le début de cette formidable aventure de création.
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Les artistes ont achevé les répétitions et les premières de tous les spectacles s’enchaînent à partir de ce soir :
- Le Rêve d’Anna mercredi 15 janvier à 20h30
au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines–CDN
- Joséphine (Les enfants punis) mardi 14 janvier à 20h30
à l’Auditorium de Viroflay
- Moby Dick jeudi 16 janvier à 19h30
à la Scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines
- Entre chou et loup (concert détonnant) jeudi 16 janvier à 20h30
à la Barbacane de Beynes
- Bouh ! samedi 18 janvier à 20h30
à l’Espace Fernand-Léger de Chevreuse
- My Brazza lundi 20 janvier à 18h
au collège Saint-Exupéry de Vélizy-Villacoublay
en partenariat avec l’Onde Théâtre et centre d’Art de Vélizy-Villacoublay
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Toutes les équipes sont  à pied d’œuvre pour cette dernière ligne droite. Les régisseurs et les techniciens règlent les derniers détails, vérifient le matériel et font « la mise » (mise en place des accessoires et des décors sur le plateau) pour la présentation du Rêve d’Anna. Dans le hall d’accueil, on finit d’installer l’exposition consacrée aux 15 ans de la collection Heyoka jeunesse (coédition Actes Sud-Papiers et CDN de Sartrouville) qui a publié la plupart des textes présentés dans le cadre des Odyssées successives. D’ailleurs, cette soirée d’inauguration offre l’occasion de rencontrer en chair et en os la plupart des artistes programmés !
Cet événement se prépare de longue date, notamment par l’équipe de communication qui a conçu des documents attrayants. Affiches, programmes, dépliants, dossiers pédagogiques, newsletters… autant d’outils pour susciter l’intérêt du public et des professionnels pour la manifestation. On espère que beaucoup se seront amusés à transformer le carton d’invitation en cube, clin d’œil traduisant bien l’esprit ludique de cette 9e édition de la biennale. Peut-être même que certains auront accroché le dépliant, sous forme de guirlande, à leur sapin de Noël ! Il faut dire qu’Odyssées est un beau cadeau de janvier ! Pendant ce temps-là, à la billetterie, on veille à enregistrer les dernières réservations. Pour ceux qui sont intéressés, dépêchez-vous !
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Ce soir, toute l’équipe du Théâtre est mobilisée, du service des Relations publiques au service de la Production en passant par l’Administration et la Comptabilité : on se prépare à recevoir le public et les nombreux invités : journalistes, représentants des institutions ayant soutenu le projet – et elles sont nombreuses !
Conçue en partenariat avec le Conseil général des Yvelines, Odyssées est effectivement porté par le Théâtre de Sartrouville–CDN, mais la biennale associe de nombreux partenaires : le réseau des théâtres de ville et les scènes conventionnées, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines–Scène nationale, le réseau des bibliothèques du département, ainsi que les écoles, collèges et lycées des Yvelines.
On s’active en cuisine, on met les petits plats dans les grands. Ce soir, un cocktail est également prévu après le spectacle. L’équipe est rassemblée, l’équipe est élargie car tout ce travail s’effectue en collaboration, en lien permanent avec chaque compagnie qui ne ménage pas sa peine, depuis parfois plus d’un an, pour boucler sa création.
Vous l’aurez compris, Odyssées est un travail de longue haleine. Sylvain Maurice, directeur du Théâtre de Sartrouville et d’Odyssées en Yvelines, Michel Charles-Beitz, directeur adjoint, Dominique Bérody, délégué général jeunesse et décentralisation en Yvelines, qui portent ce projet d’envergure avec passion, sont maintenant impatients de lancer cette 9e édition. Que le spectacle commence !

Le théâtre jeune public est un art majeur

INTERVIEW DE SYLVAIN MAURICE
Directeur du Théâtre de Sartrouville–CDN et d’Odyssées en Yvelines

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La 9e édition d’Odyssées en Yvelines commence dans un mois. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi c’est un événement si important pour le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines ?
Odyssées en Yvelines fonctionne comme un festival : 6 équipes répètent pour jouer sur la même période 6 créations originales en direction de l’enfance et de la jeunesse. Ces créations sont jouées plus de deux cents fois en Yvelines avant de partir en tournée nationale. Par sa dimension, Odyssées est constitutive de l’identité du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, à tel point que je n’aurai pas postulé à la direction de cet établissement s’il n’y avait pas eu Odyssées. Convaincu de l’intérêt de parler, jouer, inventer pour les enfants, je m’y consacre entièrement. Le théâtre pour l’enfance et la jeunesse est un espace d’invention et de créativité, à nul autre pareil. C’est un art majeur.

Le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines a-t-il une mission spécifique vers l’enfance et la jeunesse ?
Oui. Nous sommes la seule manifestation « enfance et jeunesse » qui présente uniquement des créations : ces spectacles sont tous crées et répétés sur notre territoire, dans les Yvelines. De plus, Odyssées – grâce au soutien sans faille du Conseil général des Yvelines – contribue à l’aménagement culturel du département, à travers un travail de fond mené en collaboration avec les très nombreux partenaires du territoire. Ce lien très fort entre un établissement culturel de premier plan et une collectivité territoriale donne sens, cohérence et visibilité à notre action.

Pourquoi Odyssées a-t-elle eu un rôle pionnier ?
A ses débuts, Odyssées a eu un rôle pionnier en proposant à des artistes qui ne faisaient pas de « jeune public » de créer pour la première fois pour les enfants. Aujourd’hui, je propose une nouvelle Odyssées qui implique davantage les artistes et les compagnies. Nous ne sommes plus producteur unique : nous inventons Odyssées ensemble avec les compagnies. Cette ouverture va permettre à la biennale de grandir, de se développer.

Odyssées ne programme que des créations ?
Tout à fait ! Cette édition produit six créations originales dans le cadre de résidences de création territoriale réparties en Yvelines, et les diffuse dans tout le département pour plus de deux cents représentations. Odyssées propose de vraies prises de risques auxquelles elle associe des partenaires pour les partager avec un large public.

Comment toucher ces publics ?
Par un travail de sensibilisation, des rencontres avec les artistes, des documents pédagogiques, des actions culturelles, des résidences de création (notamment dans les établissements scolaires). Nous allons au-devant des spectateurs avec des petites formes qui peuvent s’adapter facilement à tous types de lieux. Les formes itinérantes permettent de jouer en proximité. On propose aussi des grandes formes dans des théâtres traditionnels. Cette distinction « petite » et « grande » forme n’est en aucun cas un jugement de valeur. Nous avons un devoir d’exigence pour que la magie opère jusque dans une salle de classe.

Y a-t-il un fil rouge dans la programmation ?
Odyssées n’a pas d’axe thématique, mais propose à partir du théâtre, une diversité d’approches (théâtre de texte, théâtre de marionnettes, théâtre dansé, théâtre musical, théâtre et vidéo) et une pluralité des écritures (un classique avec Herman Melville et des auteurs contemporains tels Fabrice Melquiot, Mike Kenny, Anna Nozière, Eddy Pallaro, Ronan Chéneau). Nous avons plutôt privilégié la diversité des esthétiques : par exemple, il y a deux spectacles de marionnettes et, pourtant, rien de commun entre celles, « hyperréalistes », de Bérangère Vantusso et celles de Simon Delattre. La programmation concilie également l’épique (Moby Dick), l’intime (Joséphine, Les Enfants punis), le social (My Brazza, Le Rêve d’Anna et Bouh !). On trouve aussi bien le registre ludique (Entre chou et loup, concert détonnant), axé sur le plaisir de jouer avec les mots et les sons, que le registre grave (Bouh !) avec des questions existentielles ou sur le « vivre ensemble ».
Pas de fil rouge, donc, mais une palette de couleurs. Nous proposons une « mosaïque sensible ».

Carnet de voyage

Un formidable moyen d’explorer un territoire artistique et culturel

Le blog d’Odyssées en Yvelines va prendre la forme d’un carnet de voyage, merveilleux moyen d’ouvrir une fenêtre sur le monde. Et quel plus beau monde que celui du théâtre, avec ses univers riches de leurs différences ?
Donner à voir, transmettre aux jeunes le goût, de la découverte, témoigner…, voici l’ambition de ce blog qui va livrer tout au long de la biennale des reportages multimédias, des entretiens, des portraits sur le vif.
Je vais alors consigner dans mes carnets les petits et grands moments vécus dans les lieux où sont programmés les spectacles (salles de spectacle, établissements scolaires, bibliothèques, maisons de quartier…). Nous nous y croiserons, qui sait ?
En tout cas, je compte sur vous pour les commentaires car un blog, c’est du live !


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La baroudeuse, c’est moi !
Passionnée de spectacle vivant, je nourris mon insatiable curiosité au contact des artistes et des publics. J’aime partager les expériences et celles-ci s’annoncent fortes en émotion, autant humaines qu’artistiques.
Je vais donc me déplacer sur le terrain, me faufiler pendant les répétitions, m’incruster dans les salles de classe, m’approcher des coulisses, bref enquêter au plus près de la création pour en dévoiler les processus et mesurer la température auprès des publics. Je vais aussi sillonner les Yvelines pendant les circuits professionnels qui permettent à des programmateurs de découvrir toutes les créations en deux jours.
Voilà donc notre programme : des centaines de kilomètres à parcourir, une vingtaine d’étapes et partout, des rencontres, des découvertes à faire.

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Vous me suivez ? Allez hop, c’est parti !
Sarah Meneghello

C’est parti !

15 JANVIER > 30 MARS 2014
Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour voyager ! Là, tout près d’ici, dans les Yvelines va bientôt se dérouler un temps fort qui mobilise toute l’équipe du Théâtre de Sartrouville, les équipes artistiques et les partenaires culturels du territoire. Tous travaillent d’arrache-pied pour qu’Odyssées en Yvelines voie le jour. Cette biennale de création débute le 15 janvier prochain, mais les répétitions des spectacles ont déjà commencé.

Une biennale de création tout public
Cette 9e édition produit 6 spectacles jeune et tout public (théâtre, marionnette, danse, musique), créés dans 6 lieux du 78 et diffusés dans tout le département (plus de 250 représentations), avant une tournée nationale. Au programme des textes d’auteurs, des compositions musicales et des écritures scéniques :

LE RÊVE D’ANNA théâtre et marionnettes, dès 7 ans
d’Eddy Pallaro, mise en scène Bérangère Vantusso
MOBY DICK 
théâtre et vidéo, dès 8 ans
d’après Herrman Melville, adaptation Fabrice Melquiot, mise en scène Matthieu Cruciani
BOUH ! théâtre et marionnettes, dès 8 ans
de Mike Kenny, traduction Séverine Magois, mise en scène Simon Delattre
MY BRAZZA théâtre et danse, dès 14 ans
de Ronan Chéneau, mise en scène David Bobée
ENTRE CHOU ET LOUP (Concert détonnant) théâtre musical, dès 6 ans
de Noémi Boutin et Sylvaine Hélary
JOSÉPHINE (les enfants punis) théâtre, dès 6 ans
d’Anna Nozière

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Conçue en partenariat avec le Conseil général des Yvelines, la biennale est portée par le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – Centre dramatique national. Elle associe de nombreux partenaires : le réseau des théâtres de ville et les scènes conventionnées, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines – Scène nationale, le réseau des bibliothèques du département, ainsi que les écoles, collèges et lycées des Yvelines.
Que de monde ! Les moyens sont importants pour irriguer l’ensemble du territoire départemental et emmener le théâtre partout, même là où il ne va pas habituellement… Résidences de création, représentations, parcours d’éducation artistique, actions culturelles…, le projet rassemble les générations car le partage du sens et de l’émotion esthétique n’a pas d’âge.