JOSEPHINE (Les Enfants punis)

Les bêtises, tout le monde en a déjà fait. Certains en font même encore ! Alors, la hantise de la punition, on la connaît tous. Anna Nozière en a fait le thème principal de sa dernière pièce de théâtre, Joséphine (Les Enfants punis), qu’elle met en scène dans le cadre d’Odyssées en Yvelines. 
théâtre
> tout public dès 6 ans

josephinebloge
Anna Nozière fait partie de ces artistes secrets dont il faut attendre la première pour découvrir l’aboutissement de son travail. Non pas qu’elle souhaite préserver les mystères de la création, mais sa démarche, liée à l’écriture de plateau, nécessite une grande concentration. Comme un accouchement sans échographie ! De l’extérieur, on y a senti malgré tout le pouls qui battait de plus en plus vite, la chaleur qui se dégageait de cette fabrication in vitro. La première a eu lieu mardi 14 janvier à l’Auditorium de Viroflay.

Au fond du placard des enfants punis, il y a un secret
Après Les Fidèles, Histoire d’Annie Rozier et La Petite, Anna Nozière achève, avec Joséphine (Les Enfants punis), un triptyque sur l’enfance et la famille. Son personnage, Joséphine, en connaît un rayon, question bêtises. Lorsqu’elle découvre le placard des enfants punis où elle se retrouve enfermée, une aventure pleine de rebondissements commence. Comme il est immense, ce placard peuplé d’enfants qui ont eu des mauvaises notes, qui ont menti et même volé, des enfants qui ont mis leurs parents en colère ! Tout au fond, se cache un petit trou, avec la mer derrière, mince ouverture par laquelle la fuite semble possible. Et voilà les enfants voguant vers le large ! Sur une île, ils découvrent alors leurs parents sous des formes inattendues.

AnnaNozière blog2
La honte, la colère, la tristesse transcendées par le courage et la curiosité
Dans ce contexte où être grand ou petit ne veut plus dire grand chose, enfants et parents portent sur eux un regard neuf. La notion d’autorité parentale semble remise en question comme si Anna Nozière souhaitait une réconciliation, mais les personnages sont animés par des sentiments mêlés :
« Je n’ai jamais rencontré un adulte qui n’ait rien à réparer de son enfance. Les grands exercent un pouvoir sur les petits. C’est comme ça. Ce n’est pas intéressant de cacher la souffrance que ça peut générer, même chez les enfants heureux. Ce n’est jamais intéressant de cacher sa peine. Dans Joséphine, je montre des enfants joyeux mais aussi confrontés à leurs trouilles, à leurs hontes. Ce qui est important pour moi, c’est que les enfants-spectateurs puissent se projeter. Les petits, et même les tous petits, ont le droit d’avoir leurs zones d’ombre. Enfants et  parents partagent des endroits de terreur, archaïques. On a tous une peur viscérale de l’abandon, de la séparation, de la mort. On a tous un placard métaphorique, un placard psychique… »

Diantre ! Les spectateurs vont vivre de fortes émotions… Porté par une comédienne seule, Sarajeanne Drillaud, ce travail sur la confidence et les sons de l’enfance se déroule dans un espace intime. Une forme minimaliste aux pouvoirs démesurés, un peu comme les secrets qui émanent des placards !

 

One thought on “JOSEPHINE (Les Enfants punis)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>