Love à gogo !

Swan a 14 ans, une chambre où s’amoncellent des tas de vêtements, un téléphone oublié, un lit rose, des LED de couleurs, et des posters au mur. Cet après-midi comme tous les mercredis, Swan a rendez-vous sur Whatsapp avec ses ami·es. Sur leur groupe, Swan et ses potes se confient, se révoltent, débattent, se moquent aussi parfois de leurs sentiments, de leurs expériences, et se posent des questions : « Ça existe vraiment le gland de lait ?», « Comment on fait pour bien embrasser ? », « Est-ce qu’il y a une seule première fois ? » … Une sorte de courrier du cœur 2.0, parce que famille et adultes ne sont pas forcément les meilleures personnes pour parler de ces choses-là. Mais ce jour-là Swan n’est pas au rendez-vous. La « daronne », mère célibataire, fan de MMA et « Lapinou » le vieux lapin en peluche, sale, moche et usé tentent de savoir où est Swan et surtout avec qui.

Love à gogo ! est un spectacle drôle, loufoque et très sérieux autour de thématiques liées à la puberté et à tout ce qui peut changer quand on devient adolescent·es. S’appuyant sur des retours d’ados pour construire le spectacle, les comédien·nes, et les élèves, se posent des questions sur ce qui change lorsque l’on devient adulte, sur l’amour, la découverte de la sexualité et ce que l’on croit en savoir, sur le porno, sur internet et le consentement…

Esquif (à fleur d’eau)

Anaïs Allais Benbouali s’empare d’un des combats le plus urgent de notre décennie, celui du navire humanitaire SOS Méditerranée qui sauve chaque année des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants du naufrage. S’inspirant de témoignages de rescapés du bateau ambulance l’Océan Viking, elle tisse un conte moderne sur ces exils contraints : « C’est par le récit de leurs histoires que nous pourrons peut-être sortir d’un profond sommeil collectif ».

 

Si par exemple, la mer se confiait ? Si la mer Méditerranée sortait du silence pour témoigner du sort des réfugiés qui tentent sa traversée. À qui s’adresserait-elle ? Probablement à la jeunesse porteuse d’espoir et de changement. À l’horizon se profile une fiction pour parler du monde comme il va, à hauteur d’enfants, avec humanité et une infinie délicatesse.

Le Chat sur la photo

Cela fait dix jours qu’Anya, quatre ans et demi, attend que son chat revienne à la maison. Cela fait dix jours que les objets se mettent aussi à disparaître un par un : sa poussette d’enfant, sa lampe girafe, et maintenant la photo. La photo d’elle avec le chat. Insupportable ! Profitant de l’absence de ses parents, Anya décide de mener l’enquête, accompagnée de son doudou Froussard. À l’assaut d’une nuit pleine de mystères, ces deux complices auront à affronter la chose la plus terrifiante qui soit : leur imagination…

 

Avec la tendresse et l’humour qui leurs sont chers, Odile Grosset-Grange et Antonio Carmona imaginent comme un polar miniature, une histoire sur la peur et le courage, sur la perte de repère et les petits grands chamboulements ; le genre d’histoire qui file un peu les pétoches mais qui rassure à la fin pour de bon, même quand on a 4 ans.

Cette note qui commence au fond de ma gorge

Aref n’aime plus Bahia, il vient de le lui dire. En rejetant Bahia, Aref rejette tout. Pour autant, il ne voudrait pas rentrer en Afghanistan. Ce qu’il veut, c’est faire de la musique avec ses amis, éparpillés aux quatre coins de l’Europe, depuis le retour au pouvoir des Talibans. Mais Bahia, forte de ses vingt ans et de son cœur résolu, refuse d’en rester là. Bahia dit non. Et quand Bahia dit non, c’est non. Eh non, nous n’avons pas fini de nous aimer…

 

Fabrice Melquiot s’inspire de la vie du musicien originaire d’Afghanistan Esmatullah Alizada, qui interprète ici le rôle d’Aref et signe la musique du spectacle où dialoguent dambura (le luth traditionnel), harmonium et tablas. Un face à face sous tension, écrit intégralement en alexandrins – le vers cardinal du XVIIe siècle et du rap d’aujourd’hui – et décasyllabes – le vers propre à la poésie épique et aux vers lyriques –, comme une joute oratoire et musicale, esquivant la parole d’exil pour habiter la langue d’accueil.

Bien sûr oui ok

Un comédien se lance dans une recette de génoise. Cuisson : 8 minutes. Tout en fouettant les œufs et en blanchissant le sucre, il se met à pétrir les mots avec gourmandise en décrivant ses gestes culinaires en apparence si anodins. Entre digressions, mauvais goût et réflexions sur la vie, il va nous plonger dans des questionnements aussi simples qu’essentiels, aussi drôles que philosophiques…

 

Nicole Genovese propose ici une initiation joyeuse au théâtre contemporain et s’empare du thème de la pâtisserie pour mieux nous parler de « pâte » humaine. Il sera question de cuisine, mais aussi de magie, de Moyen Âge, de Georges Bataille et d’économie générale… et d’un bon outil pour nous aider à traverser le monde dans lequel nous vivons : l’humour. Un spectacle imaginé pour les collégiens, à savourer aussi bien en salle de classe que dans un lieu de représentation plus classique.

Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule.

Depuis qu’Anja a grandi, les regards autour d’elle ont changé. Ceux des hommes, ceux des femmes et ceux de ses camarades. Anja déborde d’envies, de musique… et de colère : pour en terminer avec l’injustice, les interdits, les injonctions à devenir autre chose que ce qu’elle veut être : libre ! On lui dit que les grandes compositrices, ça n’existe pas ? Puisque c’est comme ça, elle s’enferme dans sa chambre pour faire son opéra toute seule, en promettant : « Moi, Anja Karinskaya, je serai la plus grande compositrice de tous les temps. »

 

L’auteure-compositrice-interprète Claire Diterzi n’avait encore jamais écrit pour l’enfance et la jeunesse… ni créé d’opéra pour une soliste ! Pour relever ces deux défis, elle nous plongera dans le cœur d’une jeune fille qui, nourrie par l’énergie de révolte et la passion de la musique, trouvera sa force d’autonomie. Une pièce musicale qui nous assurera que les colères d’enfants, loin de n’être que des caprices, sont d’immenses puissances de réinvention.

Dissolution

Alors que son fils et son petit-fils lui rendent visite à l’hôpital, un grand-père se lève de son lit pour parler. Il s’adresse à nous comme à un seul enfant pour nous raconter une histoire précieuse et essentielle avant son départ…

 

Julia Vidit propose à l’auteure Catherine Verlaguet de poursuivre l’écriture de Dissolution, pièce courte et inspirante qui parle de disparition et de filiation, de forces qui se transmettent, de fleurs qui poussent et d’enfants qui grandissent. La rencontre entre trois générations sera placée au cœur du spectacle, interprété par un comédien dont le visage, les rides et le souffle nous raconteront une vie qui s’efface peu à peu, jusqu’à se dissoudre, pour laisser le champ libre aux enfants qui l’écoutent. Une proposition en forme d’ode à la vie, emprunte de douceur et de poésie, dont les enfants sortiront fortifiés.

[spectacle suivi d’un échange avec l’équipe artistique]

Jamais dormir

Elle ne dort pas. C’est impossible. Il y a trop à inventer la nuit. Trop à découvrir. Surtout quand on a la chance d’habiter un lit-couteau-suisse, de connaître le passage des mondes engloutis, d’être la sœur secrète d’un nuage. Surtout quand la vie derrière la porte est trop dure à rêver. Autour d’un dispositif scénique très simple, un lit qui tour à tour peut devenir navire, cabane, tapis volant, une jeune fille de 8 ans raconte les mondes qu’elle fabrique la nuit avec sa tête pour échapper à la violence de son environnement. Avec cette pièce, l’auteur et metteur en scène Baptiste Amann rendra hommage à l’imaginaire, aux petites filles qui débordent, à la nuit et à son pouvoir fantasmagorique. Un récit frondeur et aventurier, comme un échantillon des mille vies qui se réinventent dans le secret des chambres d’enfants que la souffrance a conduits à produire de la beauté.

Depuis que je suis né

Il a vu sa grand-mère, une femme éminente, écrire ses mémoires. Pourquoi ne ferait-il pas la même chose, même s’il n’a que 6 ans et vient juste d’apprendre à lire et écrire ? C’est ainsi qu’un petit garçon se lance dans ce projet de grande ambition : se livrer au récit rétrospectif des événements marquants de sa propre existence. De sa naissance à ses premiers babillages, de l’épopée de la crèche à l’entrée en maternelle, des premiers apprentissages à la découverte de la notion nébuleuse de « travail », rien ne sera laissé de côté dans son autobiographie, racontée en mots et en chansons !

 

Avec ce projet, David Lescot écrira pour la première fois à destination des enfants de 6 ans. Il mettra en scène son jeune personnage dans la « chambre » de son imagination, au cœur d’un petit castelet contenant des installations d’objets sonores et de machines musicales savamment bricolées.

Et si tu danses

Poucet est devenu adulte. Il est ramasseur de pierres. En arrivant dans le lieu de la représentation, il se rend compte que c’est ici que toute son histoire a commencé. Il a besoin des enfants pour retrouver le chemin de ses souvenirs, de ses peurs et de ses joies.

 

S’adressant pour la première fois aux enfants dès 4 ans, la chorégraphe et danseuse Marion Lévy s’associe à l’auteure Mariette Navarro. Elle imagine un spectacle interactif dans lequel le public participera activement à l’avancée du récit. Les enfants pourront par exemple donner un mouvement que le danseur intègrera à sa danse. Ensemble, public et interprète transformeront petit à petit l’espace qui les entoure et inventeront le chemin de leur propre danse !